Reliure de Lyon

En 1990, Madame Dureau attira mon attention sur des ouvrages conservés aux Archives municipales de Lyon. Leurs reliures, originales par le décor, semblaient très intéressantes pour une bonne conservation. Après quelques recherches, j’ai appris que cette technique de reliure était appelée " reliure de Lyon " dès le XVIIIe siècle par M. Dudin dans L’Art du Relieur Doreur de livres. J’ai remis au goût du jour cette technique après avoir étudié dans les moindres détails les reliures des archives de la ville de Lyon.
Sans être prisonnière de la tradition, j’aime m’inspirer des techniques anciennes qui respectent le livre dans son intégralité : pas de colle pour ne pas altérer le papier, pas d’endossure pour ne pas casser le papier et permettre une ouverture à plat du livre.
Seules les archives et les bibliothèques permettent aux relieurs chercheurs de retrouver d’anciens savoir-faire parfois oubliés.

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Historique

La reliure de Lyon était utilisée pour des manuscrits de bureau, spécialement pour les livres de comptes. Ces livres étaient faits de feuilles blanches destinées à recevoir les annotations après reliure. Actuellement, on les trouve dans les archives. Le plus ancien ouvrage de ce type conservé aux archives de la ville de Lyon date des années 1380. Ces livres étaient recouverts de parchemin ou de basane richement ornée de dorures au fer.


Caractéristiques

Cette reliure se présente comme un grand portefeuille formé de deux plats, un dos, une gouttière et un rabat. Sa structure particulière permet une ouverture du livre parfaitement à plat. Aucune colle n’est employée sur le corps d’ouvrage.

Une fois le livre cousu, on l’assujettit au portefeuille par des liens de parchemin ou de cordonnet passés entre les cahiers, à cheval sur les ficelles de couture. Ces liens sont ensuite noués dans le dos de la reliure.
Son système de fermeture formé de lanières passementées protège le document des agressions extérieures.