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L'établissement des subsistances militaires de Lyon |
Le service du Patrimoine, créé en août 1990, assure la fonction de propriétaire du patrimoine public et privé de la Ville. Il est responsable de la coordination des opérations immobilières et du paiement des taxes foncières des immeubles communaux relevant du domaine privé de la Ville. Il est chargé de répertorier, affecter, désaffecter et acquérir les biens nécessaires à l'activité municipale, ou de les céder s'ils ne présentent plus dintérêt pour la collectivité. De plus, ce service est détenteur du cadastre.Pour la recherche de titres de propriété, il sollicite fréquemment les notaires et les Archives municipales et départementales.
Il a ainsi reconstitué l'histoire de l'ancien bâtiment des Subsistances militaires dont lÉtat a remis définitivement lusufruit à la Ville en 1996.
Situé sur la rive gauche de la Saône, entre le pont Köenig et la passerelle de lHomme de la Roche, cet établissement, ancien couvent de Sainte-Marie-des-Chaînes, couvre 1,6 hectares délimités, au sud, par le contrefort rocheux de la Croix-Rousse et, à lest, par la Saône avec le quai Saint-Vincent.
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Sainte-Marie-des-Chaînes, près de deux siècles de présence religieuse
Le couvent Sainte-Marie est fondé le 6 mai 1640 : les religieuses achètent à J. Monery un " terrement clos de muraille " pour 39 300 livres.
Très prospère, la congrégation se compose de soixante-douze personnes : religieuses, servantes, valets. Leur revenu provient des richesses personnelles des soeurs, de la culture de la vigne et des vergers, de laffermage de vastes terrains.
A la période révolutionnaire le couvent couvre plus de deux hectares.
En 1640, le site comprend une grande église, un claustral et diverses dépendances (caves, cellier). Vers 1700, un second claustral est construit.Une gestion incertaine et le contexte historique troublé entraînent la disparition des soeurs du Troisième ordre de la Visitation.
La loi du 2 novembre 1789 déclare le couvent propriété nationale.
Les Subsistances de Lyon, près de deux siècles au service de lArmée
En 1807, les bâtiments sont mis à la disposition du ministre de la Guerre et affectés au service militaire. Le décret impérial n° 7202 du 23 avril 1810 portant donation aux villes de casernes et bâtiments militaires stipule, article 3, qu" elles seront chargées de leur entretien [...] et devront porter dans leur budget une somme au moins pareille à celle qui est indiquée dans létat pour les réparations ".
Larticle 13 de lordonnance royale n° 4755 du 5 août 1818 précise les conditions daffectation. Les communes ne conserveront que la nue propriété des établissements et terrains cédés par lÉtat et nen auront la libre jouissance que sils se révèlent inutiles pour le service militaire.Que devint Notre-Dame-des-Chaînes ? Léglise a été démolie à la Révolution. Loratoire et les deux claustrals sont conservés. Jusquen 1840, date de construction de lentrée actuelle du bâtiment, le couvent est mis à la disposition du service de lhabillement, campement et pharmacie dAfrique.
En 1885, commence la construction de deux moulins à grains. Létablissement soriente vers une fonctionnalisation croissante de la manutention : conditionnement, fabrication du pain, torréfaction du café et transport.À partir de 1960, ces fonctions disparaissent au profit dune plus grande quantité de produits stockés.
En 1994, lArmée décide de quitter ce site. Le 20 janvier, la ville de Lyon est autorisée à en assurer le gardiennage et le 30 janvier 1996 le ministère de la Défense remet définitivement à la Ville lusufruit de la Manutention Militaire.
Le devenir des " Subsistances "
Le tènement est affecté à la Division des affaires culturelles de la Ville et inscrit au plan de mandat 1995-2001. Les 22 501 m2 de bâtiment et la halle de 1331 m2 permettent laccueil de structures importantes et offrent de multiples possibilités. Pour preuve, le tournage du film " Lucie Aubrac " ou le festival télévisuel et musical qui sy sont déroulés. Ainsi, les " Subsistances " semblent à nouveau promues à une destination prestigieuse avec leur transformation en lieu culturel, à proximité de la Direction régionale des affaires culturelles et dautres équipements de même vocation.