Syndicats ou procès-verbaux d'élection annuelle des représentants des maîtres de métiers et des échevins de la ville de Lyon.

Syndicat pour l'année 1399-1400. 21 décembre 1399. Encre brune sur parchemin. H. 0,680 m; L. 0,496 m. Archives municipales de Lyon : BB 367 Par la suite, les syndicats sont calligraphiés à leur incipit. Celui de 1399 montre, sur sa dernière ligne, un joli effet de lettres dessinées en réserve. 

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On appelle "syndicats" les actes correspondant aux procès-verbaux de nomination des consuls ou échevins de la ville de Lyon. Cette dénomination vient de l'habitude des bourgeois lyonnais de désigner, dès le courant du 13e siècle, pour des nécessités pratiques, leurs représentants ou syndics.

Ces premiers syndics n'étaient, dans les débuts de la Commune, que des procureurs, des délégués des bourgeois. Les représentants des bourgeois deviennent au 14e siècle de vrais magistrats municipaux, désignés sous le nom de consuls ou d'échevins. L'acte portant leurs élections gardera toutefois l'appellation de syndicats, même si, désormais, ils sont plus que de syndics.

Lyon est devenue depuis 1173 une principauté ecclésiastique avec pour seigneurs les chanoines comtes et l'archevêque. Le 13e siècle voit le luttes des bourgeois pour obtenir, de leur seigneur, libertés et immunités. Les réclamation portent d'abord sur les impôts puis sur l'exercice de la justice. L'organe de leur résistance est une assemblée élue, la "cinquantaine", qui désigne ses syndics ou consuls : deux, douze ou seize, selon les cas, et sans régularité. Telle fut l'origine du Consulat.

Le conflit entre la Cinquantaine et l'Archevêque est l'occasion pour le roi de France d'inter venir. Se disant protecteur des bourgeois, il fait valoir un droit de suzeraineté et n'hésite pas à empiéter sur la souveraineté de l'archevêque. Le roi s'interpose à maintes reprises : 1271 1273, 1292, 1302, 1307 et 1320. Le Cartulaire Municipal montre bien la fréquence de ces interventions. Le 21 juin 1320, une vraie charte municipale consacre enfin les droits pour lesquels Lyon s'était battu et que les bourgeois possédaient de fait sinon de droit . les citoyens peuvent se réunir en assemblée, élire des conseiller ou consuls, faire des syndics, avoir des archives, la garde des portes et des clés. Avec cet acte le pouvoir consulaire a une consécration légale.

Les élections des consuls se font dès-lors avec régularité et selon une procédure qui se maintiendra jusqu'à la Révolution. Les diverses classes de la population participent à l'élection notables, classe moyenne des artisans et peuple. Dans la chapelle Saint-Jaquème, le jour d la Saint-Thomas, les maîtres des métiers (chaque métier a deux maîtres gardes) élisent le consuls. Le consulat se compose de douze membres renouvelables chaque année et rééligible Les résultats étaient lus au peuple assemblé au son de la grande cloche.

Les Archives Municipales conservent ces procès-verbaux ou syndicats depuis 1294 et jusqu'en 1789, à raison d'un par année. Les sceaux des maîtres des métiers étaient appendus à l'acte ils ont été hélas ! supprimés au début du 19e siècle . ils rendaient probablement le rangement de ces documents, beaux mais encombrants, plus difficile encore.

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