"Particularites Remarquées en la Mort de Mess.rs De Cinq Mars, & De Thou, arriuée a Lyon un jour de Vendredy 12.e Septembre 1642. A Lyon par P.C.".

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Vers 1642.

Ms. Papier. 60 ff. Foliotation moderne : 1-15-15 bis-58. 5 derniers ff. bl. Encre brune. Demi-reliure moderne.
H. 0,238 m ; L. 0,176 m.

Bibl. Supplice de Cinq Mars et de De Thou, décapités à Lyon, sur la place des Terreaux, le 12 septembre 1642 : relation d'un témoin oculaire, édition et introduction par Marie- Claude Guigue, Lyon, 1878, XVII-59 p. (Collection lyonnaise ; [1]).

Archives municipales de Lyon : II 8 (Inv. Chappe, vol. 1, p. 41, n° 60).

Conclusion tragique d'une conspiration dont Gaston d'Orléans, comme de coutume, faisait partie et qu'il a abandonnée, l'exécution de Cinq Mars et de De Thou est devenue l'exemple du froid châtiment qu'exige la raison d'Etat. L'épisode devait inspirer le roman historique de Vigny Cinq Mars, paru en 1826,

Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq Mars, né en 1620, devait à sa position de favori de Louis XIII la dignité de grand écuyer de France et titre de M. le Grand qui lui était attachée. On sait comment il entra dans la conspiration ourdie contre Richelieu, son ancien protecteur, par le frère du Roi en collusion avec l'Espagne, comment le Cardinal eut vent du complot et fit arrêter les conspirateurs.

Cinq Mars s'était ouvert de ses projets de complot à son ami François Auguste de Thou, conseiller d'Etat, fils aîné de l'historien, et ennemi personnel du Cardinal. De Thou s'efforça de l'en détourner en vain. Il n'en fut pas moins considéré comme complice lorsque la conspiration fut dévoilée.

Richelieu ordonna le transport de Cinq Mars et De Thou à Lyon où il devait lui même se rendre. Près de mourir, le Cardinal qui ne se déplaçait plus qu'en litière, séjourna à l'abbaye d'Ainay durant la durée du procès. Les prisonniers arrivèrent au château de Pierre-Scize, le 3 septembre 1642. Le jugement commença immédiatement. La sentence les condamna tous deux à la peine capitale, à savoir la décapitation. L'exécution eut lieu sur la place des Terreaux, le 12 septembre 1642, entre quatre et cinq heures du soir. Le massacre, par un bourreau inexpérimenté, de ces deux élégants et nobles jeunes gens bouleversa les spectateurs.

Le récit sincère et émouvant qu'offre le manuscrit anonyme des Archives Municipales, exprime l'émotion d'un vrai témoin. M.Cl. Guigue qui, au siècle dernier, fit imprimer cette relation inédite, écrivait qu'il s'agit d'un "monument curieux de notre histoire locale, par les détails circonstanciés qu'elle révèle, par les noms qu'elle produit." On peut en vérifier l'exactitude, pour les faits principaux, sur le procès-verbal de l'exécution dressé par les soins des échevins lyonnais, responsables de l'ordre public (Registres consulaires, BB 196, ff° 175-176). Cette relation de deux "fins très-chrétiennes" révèle des qualités d'écrivain certaines chez son auteur. On n'a pu percer, jusqu'ici, le secret de l'acronyme P.C. La présence de ce document aux Archives de la Ville est attestée depuis le 18e siècle.

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