Célèbre
affiche du décret par lequel les conventionnels décidaient
la destruction de la ville qui venait de se soulever contre le
pouvoir jacobin et ordonnaient jusqu'à l'effacement de
son nom. Edouard Herriot a repris cette sentence, digne de Caton,
pour le titre de son ouvrage sur cette douloureuse période
de l'histoire lyonnaise (cf. E. Herriot, Lyon n'est plus, 4 t.,
Paris, Hachette, 1937-1940).
Le décret de
la Convention du 12 octobre 1793 témoigne d'une sévérité
inouïe, même s'il faut faire la part de l'emphase révolutionnaire
:
"La ville de Lyon sera détruite, tout ce qui fut habité
par le riche sera démoli [...]
Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la
République.
La réunion des maisons conservées portera désormais
le nom de ville affranchie.
Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne
avec cette inscription :
Lyon fit la guerre à la Liberté ; Lyon n'est plus".
Par bonheur, ce décret
ne fut que modérément appliqué. Le 26 octobre,
on commença la démolition des Façades de
la place Bellecour. Bonaparte, Premier Consul, en ordonnera la
reconstruction en 1800, et viendra en poser la première
pierre. Plus impitoyables, en revanche, que les destructions ont
été les exécutions en masse. 1996 Lyonnais
furent guillotinés ou fusillés.
Le 14 pluviose an III
(2 février 1795), la Convention d'après Thermidor
suspend l'application du terrible décret et restitue à
la Ville ses droits et son nom.
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