Les archives du service
de la voirie de Lyon présentent une richesse et une diversité
qui témoignent suffisamment du rôle qui fut le sien
dans le développement urbain de la Ville. Le public retient
plus volontiers les noms des architectes municipaux que ceux des
ingénieurs en chef qui ont tracé les rues, les squares,
multiplié les ponts, organisé le réseau d'assainissement,
et accompli bien d'autres réalisations encore. Ne doutons
pas que l'histoire se montrera moins injuste et qu'elle fera leur
place à un Gustave Bonnet qui, sous le Second Empire, a
su mettre en oeuvre la politique urbaine du préfet Vaïsse,
à un Camille Chalumeau, l'artisan, avec Tony Garnier, de
la ville moderne rêvée par Edouard Herriot.
Les archives de ce
service contiennent un très grand nombre de plans correspondant
aux phases de projet et d'exécution. On y rencontre également
une catégorie de plans et de documents figurés (recueils
de planches gravées et de photographies) qui étaient
destinés à faire connaître, à l'occasion
de diverses manifestations internationales, les réalisations
du Service Municipal de la Voirie notamment dans le domaine de
la topographie. Au siècle dernier, déjà,
Gustave Bonnet avait fait confectionner un atlas gravé,
intitulé Portefeuille Municipal, que ses successeurs ont
mis sous les yeux des visiteurs des expositions universelles de
1872 et 1894, à Lyon. Parmi les très nombreux documents
présentés par le Service Municipal de la Voirie
dans les diverses sections de l'exposition internationale urbaine
de Lyon, en 1914, on relève pour la classe des travaux
publics : "Vue des divers ponts de Lyon. Projets et maquettes
des nouveaux ponts, nouveaux réservoirs, etc." (Cf.
Exposition internationale urbaine de Lyon, 1er mai - 1er novembre
1914, Catalogue général officiel, Lyon, Imprimeries
Réunies, 1914, p. 51). Le spectaculaire relevé que
nous avons choisi de montrer, a peut-être été
exécuté en vue de cette exposition.
Le pont de l'Université
a été construit, en 1903, pour relier directement
la Presqu'Ile aux bâtiments des facultés qui avaient
été édifiés, quelques années
plus tôt, sur la rive gauche du Rhône. Il est l'oeuvre
de l'ingénieur des Ponts et Chaussées E. Fabrègue.
La ville de Lyon en a publié les plans sous forme d'un
atlas lithographié. Il s'agit d'un pont en acier reposant
sur deux piles de maçonnerie. Sa longueur atteint 267,50
m ; sa largeur, 11 m. Les Archives Municipales conservent un premier
projet de l'ornementation du pont montrant l'effigie de Minerve
en profil de médaille. Le pont Fabrègue est également
l'auteur d'un projet de pont entre la colline de la Croix-Rousse
et celle de Fourvière (1890).
Bibl. - Jean Pelletier, Les Ponts de Lyon : l'eau et les Lyonnais,
Le Coteau (Loire), Horvath, [1990], pp. 192-194, ill.
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