Assemblage de panneaux de chêne couvert de chaque côté
de plaques de fer ornées. Clefs de la porte à triple
serrures. Écusson de fer, avers : armes de la Ville, revers
: "Vne+des+clefz+de+la+chambre+A+VOVlt+0V+SOT +LES+PAPIERS+ET
TILTRES+DE+LA+VILLE+".
Elle fermait
la salle des Archives à l'hôtel de ville de la place des
Terreaux. Cette salle était particulièrement sûre
: seule pièce voûtée du premier étage, elle
était située au-dessus d'une autre pièce voûtée
pour éviter la propagation du feu en cas d'incendie.
Pendant la Révolution, la salle servait également de chambre
forte. On y mettait en sûreté des espèces et des
assignats, ainsi que l'argenterie séquestrée.
En avril 1795, nous raconte Paul Feuga, la clef en fut perdue : "
La porte étant inviolable, il fallut user de grands moyens. Le
23 avril 1795, le comité des travaux publics requit le citoyen
Legueret, serrurier, d'enlever des fenêtres des archives un ou
deux barreaux afin d'y pénétrer facilement. Il lui était
d'ailleurs enjoint de n'y entrer qu'en présence d'un des signataires
de la réquisition. Pour ce faire les charpentiers Rolland et
Vincent durent établir dans la cour devant les fenêtres
un échafaudage le 13 mai ; ils le démontèrent le
28 mai. Étant ainsi parvenu à l'intérieur de la
salle, le serrurier travailla à retirer la porte 'n'ayant trouvé
d'autre moyen à entrer dedans pour l'ouvrir que de faire des
entailles dans la pierre pour faire sauter les gâches et faire
les incrustements de toute (la) longueur pour faire passer les pênes
fermés qui nous a coûté la journée à
2 ouvriers y compris les outils qui se sont cassés et ceux endommagés'.
Le serrurier posa une fermeture provisoire puis enleva les deux serrures
de la porte 'pour leur faire les clefs propices dont il y a une à
foirure en trèfle et l'autre à foirure carrée'.
Il présenta un mémoire de 3134 livres 10 sols que Forobert,
l'architecte de la Ville, réduisit à 2014 livres 50 sols.
Un arbitre donna raison à l'artisan. " (P. Feuga (L'Hôtel
de ville de Lyon : l'hôtel commun et les municipalités
lyonnaises : 1789-1795, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire,
1985, p. 47).
Ces clefs sont toujours conservées aux Archives municipales.
La porte suivit le service des Archives lorsque, en 1974-1975, les Archives
municipales, installées dans les combles de l'hôtel de
ville, furent transférées au palais Saint-Jean. Bien évidemment,
le nouveau bâtiment de la rue Dugas-Montbel accueillera ce monument
précieux de l'histoire des Archives.
Trésors
des Archives
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