Un temple
protestant, à Lyon.
(détail
du recto : vue intérieure)
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Perrissin, Jean I
Attesté à Lyon, en 1561 ; décédé
en 1616 ou 1617.
Vers 1563-1567.
Recto : plume et encre
brune, lavis gris, sur traits à la mine de plomb.
Verso : mine de plomb.
Sur papier vergé. Manque important. Plusieurs pliures. Deux
cachets.
H. 0,360 m ; L. 0,260 m.
Signatures à l'encre brune au recto et au verso : "JPerrissin".
Bibl. - Georges Guigue,
"Jean Perrissin, peintre lyonnais (1564-1608)", Réunion
des Sociétés des Beaux-Arts des Départements,
quinzième session, 1891, p. 429. - Natalis Rondot, Les Protestants
à Lyon au dix-septième siècle, Lyon, 1891,
pp. 16-17 et 172-173. - N. Weiss, "Le Temple de Lyon nommé
Paradis", Bulletin de la société de l'histoire
du protestantisme français, t. 39, 1880, pp. 286-289. - André
Steyert, Nouvelle Histoire de Lyon, t. 3, Lyon, Bernoux & Cumin,
1899, pp. 143-144, fig. 185 et 186 (fac-similés de l'auteur).
- Expositions du bimillénaire de Lyon, Aspects de Lyon au
XVIe siècle, p. 65, n° 95 (par Alice Joly), fig. 2 (intérieur).
Archives municipales
de Lyon : GG 86, p. 1 (Inv. Chappe, vol. X, p. 624) Réserve.
En 1562, à la
suite d'une émeute, Lyon passa pour un an sous la domination
protestante. On connaît les excès auxquels se livrèrent
alors les troupes du baron des Adrets. L'Edit de Pacification
du 12 mars 1563 apporta une relative stabilité à
Lyon comme au reste du Royaume. le 4 juillet de la même
année, le gouverneur du Lyonnais. autorisait les Réformés
à bâtir trois lieux de culte à l'intérieur
de la ville, en remplacement du temple des Terreaux, détruit
par les Catholiques. Ces dessins représenteraient le deuxième
temple bâti à Lyon par les Protestants. Il était
situé au lieu dit "de Paradis", rue des Etableries,
entre la rue Tupin et la rue Ferrandière. Le temple de
Paradis fut détruit à la suite d'une émeute,
en mars 1567. La description qu'en a donnée Rondot, d'après
Perrissin, ne laisse rien à désirer :
"Si nous nous
rapportons à ces dessins, ce temple aurait été
fait tout de bois, et le travail de charpente a été
exécuté avec hardiesse. L'édifice était
circulaire. Trois portes à plein cintre y donnaient accès.
Une tribune haute en faisait le tour, à l'intérieur,
et l'on y arrivait par un escalier extérieur à double
rampe aboutissnt à une porte également à
plein cintre. Le temple était éclairé par
quatre fenêtres ovales. [...]
L'intérieur nétait pas sans originalité.
Au centre s'élevait la chaire tout à fait découverte
; sur le bord de la chaire, était une lanterne supportée
par un bras de fer ouvragé. Des bancs de bois étaient
disposés autour de l'édifice. au premier rang des
gradins, en bas, le dossier était recouvert d'étoffe
brodée aux armes. La tribune haute était adossée
aux murailles.
Au-dessus de la chaire était un cartouche avec un grand
écusson à la devise de Charles IX. De chaque côté
étaient des socles avec des inscriptions (Tv aime/ra le
Seig/nevr / ton / Diev / tov / Coev /), lesquels ^portaient de
grandes aiguières. Les vitraux des fenêtres étaient
décorés de l'écu aux armes de France. On
voit des arbres à travers la porte du bas et les grandes
baies."
La bibliothèque
publique et universitaire de Genève conserve un tableau
montrant un Prêche dans le temple de Lyon. Une iscription
sur la balustrade, en bas du tableau, apporte cette précision
: "TEMPLE DE LYON NOMME PARADIS". Par rapprochement
avec le dessin des Archives Municipales, on attribue cette toile
à Perrissin.
Acquis, comme beaucoup
d'artistes lyonnais, aux idées de la Réforme, Perrissin
la cause évangélique en illustrant des écrits
violemment polémiques. Il quitta Lyon pour Genève
quand le parti catholique affirma son autorité sur la Ville.
Rentré peu après à Lyon, il vécut
en catholique tout en faisant des dons à l'Eglise réformée.
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