Projet
de costume pour les pages de la duchesse d'Angoulême, lors de
son séjour à Lyon, en août 1814.
Trésors
des Archives
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Révoil, Pierre
Henri
Lyon, 1776 - Paris, 1842.
IAtlas au 1/300e.
1814.
Plume et encre noire, aquarelle, gouache, sur papier vergé
et filigrané (JHonig & N[...]en) collé en plein.
H. 0,162 m ; L. 0,272 m.
Inscription sur la banderole : "VIVE MADAM[E !]"
Bibl. - André Steyert, Nouvelles histoire de Lyon, t. 3,
Lyon, 1899, p. [637], fig. 675 (fac-similé en noir de l'auteur
d'après un dessin attribué à Révoil,
sans indication de provenance et non localisé). - Exposition
universelle et internationale de 1894, à Lyon, Catalogue
général officiel, t. 2, Groupe II : Economie sociale,
"Exposition historique", p. 64 (ni attribué ni
localisé). - Marie-Claude Chaudonneret, Fleury Richard
et Pierre Révoil, la Peinture troubadour, Paris, 1980,
p. 153, n° 81, fig. 237 (notice et illustration d'après
Steyert).
Archives municipales
de Lyon : DES 8 (II 121).
Le retour des Bourbons,
en 1814, fut accompagné, dans différentes villes,
de visites officielles de la part des membres de la famille royale.
Ces itinéraires, fixés par le roi et préparés
avec soin, avaient pour but d'exciter et d'entretenir le sentiment
d'attachement de la population envers l'ancienne dynastie. Madame
Royale (1775-1844), fille de Louis XVI et épouse de Louis
Antoine duc d'Angoulême, fils aîné du comte
d'Artois, effectua un séjour à Lyon, du 6 au 9 août
1814, pour répondre au souhait formulé, quelques
mois plus tôt, par une députation lyonnaise venue
la visiter à Vichy où elle prenait les eaux.
Le peintre Pierre Révoil,
professeur à l'école des beaux-arts de Lyon, fut
chargé, aux côtés de l'archéologue
François Artaud et des architectes Cochet et Flacheron,
d'organiser les cérémonies. S'inspirant des anciennes
entrées royales et plus spécialement de la fameuse
entrée de Henri II à Lyon, en 1548, ceux-ci imaginèrent
une suite de manifestations dont la plus pittoresque, avec le
pèlerinage à l'Ile-Barbe, fut le bal donné
à l'intérieur du cloître de l'ancienne abbaye
de St-Pierre transformée, sous le Consulat, en musée
et école des beaux-arts (cf. le Procès-verbal du
passage et du séjour à Lyon, de son Altesse Royale,
Madame, duchesse d'Angoulême, Lyon, 1814). L'élégante
escorte de l'héroïne du Temple avait été
recrutée parmi les élèves de l'Ecole.
Révoil qui a
donné le modèle du costume des pages, est l'un des
principaux représentants du Style troubadour, alors en
pleine vogue. Aussi, à supposer qu'on ignorât tout
des circonstances qui ont présidé à l'exécution
de ce dessin, il serait encore facile de le lui attribuer, tant
ce page paraît digne de figurer dans un des tableaux à
sujets anecdotiques qui avaient assuré son succès
depuis le Salon de 1810. Peintre de la Ville sans en avoir le
titre, aboli par la Révolution, Révoil poursuit,
par là, la tradition des artistes chargés de l'"oeuvre
de peinture" lors des entrées royales, tradition qu'illustrèrent,
entre autres, pour prendre deux artistes présents dans
l'exposition, un Bernard Salomon et un Jean Perrissin. Peut-être
s'inspire-t-il aussi de l'exemple de son maître David à
qui la Convention avait demandé de dessiner le costume
des fonctionnaires et des citoyens de la République.
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