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Serre Victoria

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Histoire de la collection

Au 19ème siècle, les colons britanniques rapportent d’Amérique du Sud un spécimen qui va embellir leurs collections botaniques déjà bien remplies. C’est un nénuphar imposant aux fleurs éphémères que l’on baptisera en 1838 Victoria regia, pour flatter la souveraine de l’Empire britannique. L’histoire ne dit pas s’il fut nommé en l’honneur de la grandeur de son règne ou pour se moquer de son appétit légendaire.

Partout, on voit des photographies de bébés flottant sur ses feuilles et, à Lyon, comme dans le reste du monde, on s’empresse de faire l’acquisition d’un Victoria. Pour pouvoir l’accueillir comme il se doit, on construit une serre au milieu du parc de la Tête d’Or dès 1888. Le bassin central lui est alors réservé, aménagement exclusif en France, faisant la fierté du Jardin botanique.

Pour améliorer les conditions de culture, la serre fut reconstruite en 1982. Son armature métallique rappelle alors les nervures de la feuille du Victoria et sa disposition circulaire met bien en avant la gigantesque Nymphéacée. La serre est fermée en période hivernale pour éviter les va-et-vient des visiteurs qui risqueraient d’exposer les plantes au froid. Elle reste toutefois accessible du printemps à l’automne ou dans le cadre de certaines visites guidées (« les coulisses du Jardin botanique »).


La collection aujourd'hui

Crédit photo : Flavien Durand

Aujourd’hui c’est V. cruziana qui est planté au milieu du bassin. Cette espèce fut nommée d’après son aire de répartition naturelle située à Santa Cruz. Il cohabite avec environ 150 espèces aquatiques : d’autres nymphéas dont le lotus d’Égypte (Nymphaea lotus), le lotus étoilé (Nymphaea nouchali) et le lotus rouge (Nymphaea rubra), mais aussi le nénuphar géant épineux (Euryale ferox), la laitue d’eau (Pistia stratiotes), l’arum moco-moco (Montrichardia arborescens), le palmier des mangroves (Nypa fruticans) ou le palétuvier rouge (Rhizophora mangle). Ce palétuvier est également accompagné par Pelliciera rhizophorae, espèce rare cultivée uniquement aux Jardins botaniques de Kew (Londres) et Lyon. Le climat tropical profite également à des plantes non-aquatiques telles la lanterne de Chine (Hibiscus schizopetalus) ou encore l’heliconia de Wagner (Heliconia wagneriana).

À ne pas rater

Victoria cruziana, Hibiscus schizopetalus Crédits photos : Frédéric Muller, Léonce Carré


Rhizophora mangle, Nymphaea lotus Crédits photos : Flavien Durand et David Scherberich



Les plantes aquatiques

Crédit photo : ©AdobeStock damedias

On retrouve sous le terme de plantes aquatiques plusieurs types de plantes adaptées à la vie à proximité de l’eau :

  • les hygrophytes : elles poussent sur terre mais dans des sols très humides, comme l’aulne ou le saule,
  • les hélophytes (semi-aquatiques) : elles se développent dans un sol gorgé d’eau, mais restent quasi-totalement émergées, comme les roseaux ou les massettes,
  • les hydrophytes : on les sépare en 3 grands types :
  • Les amphibies : elles vivent les « pieds dans l’eau » avec leurs racines ancrées dans la vase, mais leurs feuilles sont à la surface, comme la sagittaire ou le nénuphar
  • les flottantes : elles flottent en surface sans aucune attache dans le sol, telle la jacinthe ou la lentille d’eau
  • les immergées : complètement sous l’eau comme l’élodée ou le potamogéton.

Les plantes aquatiques ne sont pas un groupe taxonomique, mais plutôt un groupe fonctionnel. Elles regroupent des végétaux très éloignés, mais avec des points communs dus aux adaptations développées pour vivre dans le même milieu. Notamment chez les angiospermes (plantes à fleurs), on retrouve des adaptations uniques comme des tissus de réserve d’air (aérenchyme) dans les feuilles pour aider à la flottaison, ou des racines « plumées », petites, avec beaucoup de ramifications pour mieux capter les nutriments dans l’eau.